Dans l'esprit de Milton Washington, le cadrage d'un plan ne se limite pas à la symétrie de base. Plus complexe que de choisir un certain objectif d'appareil photo, Washington veut raconter une histoire visuelle. Le fil conducteur de son travail est que nous sommes tous des artistes. Pour exprimer ce message, il cherche la vérité tacite derrière chaque prise de vue.
« Je suis avant tout un conteur. Les expériences de vie sont l'épine dorsale émotionnelle des images », dit-il. "Mon point de vue sur la vie et les images est que tout est enraciné dans l'émotion." Cela s'est traduit par son expertise en développement visuel.
Raconter des histoires dans les rues de New York
Milton Washington, propriétaire des studios Slickyboy, est une étoile montante dans le monde de la photographie de rue à New York. Capturé avec une clarté audacieuse et étonnante, des lignes immaculées et des contrastes de couleurs nets distinguent le travail de Washington. Ses images sont poétiques, dramatiques, légères, mais équilibrées, tout à la fois. Presque plus incroyable — il tire exclusivement sur son smartphone. Bien qu'il ne soit pas du genre à parler dans les studios de cinéma, l'utilisation de l'ombre par Washington rappelle l'un de ses films préférés :le tube de 1983, Scarface. , réalisé par Brian De Palma.
Un autre des favoris de Washington est The Triplets of Belville (2003), réalisé par Sylvain Chomet. Un film muet avec une histoire étrangement similaire à la sienne - la séparation de la famille et la recherche de retrouvailles.
Art défini
Il caractérise l'art en quatre catégories :"bon, indifférent, mauvais et mauvais". Pourtant, peut-être que cette caractérisation par cœur reflète l'humilité de Washington. Certaines images sont si puissantes qu'elles peuvent évoquer une condition controversée appelée syndrome de Stendhal, qui survient lorsqu'une personne est confrontée à un objet ou à une image d'une grande beauté. Au moins, son art est une forme subversive d'activisme - c'est un mouvement. De même, de nombreuses personnes ont déclaré que le travail de Washington avait vraiment changé leur vie.
"En ce moment, je travaille sur un projet qui reconstitue ces images vraiment traumatisantes de l'esclavage. Pourtant, toutes les personnes que je présente sont blanches. Il partage. "Les gens ont une image de ce à quoi un artiste est censé ressembler", note Washington. « Je ne correspond pas à ça. Je ressemble à un footballeur », rit-il.
Bien que contrôlé, il y a certainement un élément de catharsis dans le travail de Washington. "Je connais les émotions autour du rejet et de l'isolement. Pourtant, l'une de mes philosophies directrices est de savoir si l'image est juste ou non », soupire-t-il.
Un point de vue personnel
Peut-être que la symétrie de son travail reflète une tentative de répondre à une première vie remplie de chaos et d'agitation. Washington a commencé sa vie en Corée du Sud. En tant que fils d'une mère coréenne et d'un père afro-américain, les adultes le traitaient avec mépris et lui crachaient souvent sur les pieds à son passage. Ses seuls amis étaient une bande d'enfants des rues. Des chuchotements suivirent Washington et sa mère; on lui a souvent communiqué qu'il était moins que.
"Je savais que ce qu'ils disaient de moi n'était pas juste", explique-t-il. Même à six ans, il savait intuitivement qu'il était quelqu'un . Il avait raison.
Washington a été adopté par une famille américaine à l'âge de huit ans, après quoi il a quitté la Corée du Sud. Pourtant, de nouvelles barrières sont apparues. D'abord, Washington a dû apprendre l'anglais. Sa lutte pour suivre ses pairs, après des années sans aucune scolarité, a inspiré Washington à mener diverses campagnes d'alphabétisation à l'âge adulte. Washington a vécu l'importance de l'éducation et la façon dont les expériences en classe peuvent avoir un impact sur l'estime de soi.
"Le plafond de l'art devrait être élevé", note-t-il. L'art était à bien des égards l'anecdote d'un système éducatif qui ne semblait s'intéresser qu'aux performances académiques de Washington. En bref, le système ne considérait pas Washington comme une personne à part entière.
Ainsi, parallèlement à son plaidoyer pour l'éducation, il insiste également sur l'importance d'apprendre un métier par une pratique constante.
"L'une des raisons pour lesquelles tant de gens ne se considèrent pas comme des artistes est que le manque d'argent et le manque de compétences peuvent être des obstacles. Je veux juste que les gens s'expriment et prennent plaisir à s'exprimer. Maintenant que tout le monde a un smartphone, il n'y a aucune raison pour que vous ne puissiez pas commencer à vous exprimer en tant qu'artiste."
Si Milton Washington ne trouve aucune excuse, vous ne devriez pas non plus.
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