De lumière et de vent signifie De la lumière et du vent.
J'ai découvert le travail de mon collègue photographe Bruno Mercier assez récemment et j'ai été assez séduit par ses images en noir et blanc très contrastées d'une région que je connais assez bien. Bruno vit en Normandie, en France, où j'ai grandi et que je visite souvent. Son travail comprend principalement des paysages marins et des paysages dramatiques ainsi que des images architecturales. Il y a quelque chose d'assez unique dans sa photographie, ses images vous entraînent dans un monde qui semble surréaliste et vous pouvez presque sentir le vent côtier pendant que vous explorez chaque détail d'une scène. Après avoir lu cette interview, je vous invite à visiter son site internet et à vous perdre dans de belles galeries photos telles que Fences, Leviathan ou Littoral Series.
Veuillez noter que cette interview a été réalisée en français et que je l'ai traduite en anglais pour les lecteurs de dPS.
J'ai grandi avec la photographie. Mon père était un passionné de photographie et j'ai été initié au métier dès mon plus jeune âge. Pourtant la photographie ne m'intéressait pas beaucoup à l'époque. Je voulais devenir auteur de bande dessinée. Après des études d'architecture et un travail dans une agence de design, je suis finalement devenu illustrateur et auteur de bandes dessinées. Je n'ai pas touché à un appareil photo pendant 20 ans. Après avoir déménagé dans la presqu'île du Cotentin en Normandie (France) j'ai repris l'appareil photo, j'ai surtout tourné des images couleur pour des agences de publicité, des brochures touristiques. Finalement le noir et blanc l'a emporté et j'ai trouvé dans la photographie ce que je cherchais dans le dessin. La photographie est une constante depuis 2006.
Parce que j'y trouve ma sensibilité, c'est une ambiance qui me passionne. Cela remonte à mes premiers dessins en noir et blanc. Je travaille à créer une émotion, à raconter une histoire, j'invite le spectateur à entrer dans mon univers. C'est un véritable univers mais le noir et blanc le revisite et le réinvente. J'aime les tons noirs profonds qui permettent à la lumière de s'exprimer pleinement.
Si je n'avais pas déménagé ici, je ne sais pas si je serais jamais retourné à la photographie. C'est un lieu à la lumière et à l'atmosphère toujours changeantes, si la nature est encore sauvage, elle offre également un riche patrimoine architectural. Les éléments refaçonnent constamment la nature, c'est l'endroit idéal pour raconter des histoires et sentir le vent. J'adore cette région et je ne me lasserai jamais de la photographier, il y a toujours quelque chose de nouveau à voir et à partager.
Je ne me considère pas comme un photographe de paysage, je ne me retrouve pas dans cette catégorie. A mon avis, les photographes paysagistes ne travaillent pas dans l'imaginaire comme moi. Bien sûr, je photographie des paysages, des marines et de l'architecture, mais j'essaie toujours d'ajouter quelque chose de plus, j'essaie de transmettre le sentiment qui m'a envahi lorsque j'ai fait la photo.
Tous les deux. Je travaille souvent sur des devoirs, principalement pour des livres. Cela nécessite de repérer et de planifier ce que je veux photographier. Souvent, la sérendipité vous emmènera quelque part qui attirera votre attention, une ambiance, une lumière, une forme et le cadrer dans votre viseur est un must.
Je travaille principalement avec des objectifs grand angle, soit 12-24 mm ou 17-40 mm. Le 17-40 mm est l'objectif le plus souvent fixé sur mon boitier. Le grand angle permet au spectateur d'entrer dans l'image, il rend également le ciel plus dynamique. De temps en temps, je travaille avec un objectif à effets spéciaux tel que le Lensbaby Composer, qui est un objectif de 50 mm avec mise au point sélective.
Je traite mes fichiers RAW dans Adobe Lightroom. À mon avis, c'est le logiciel le plus intuitif pour les photographes qui ont travaillé dans la chambre noire humide. Je réalise mes propres tirages sur du papier mat Hahnemuhle Photo Rag 308g. J'utilise Epson, sauf pour le noir, qui a été fait sur mesure avec du charbon pour répondre à mon besoin spécifique d'un ton noir profond. J'utilise également une ancienne version de Photoshop et j'optimise les contrastes et les accents locaux avant l'impression.
8.Si vous pouviez voyager vers n'importe quelle destination dans le monde, juste vous et votre appareil photo, où serait-ce ?
J'aimerais retourner en Italie pour terminer ma série sur Pompéi et visiter Venise en hiver. J'ai plein d'idées de projets, c'est souvent le manque de temps qui pose problème.
J'ai plusieurs expositions prévues cette année pour le lancement de mon nouveau livre « Barbey d'Aurevilly, Un Cotentin Romanesque ». Je prépare également le lancement du prochain titre « Cache Cache Muséum », dont l'intégralité du tournage a été réalisée au Muséum d'histoire naturelle de Cherbourg Musée Emmanuel Liais. Je travaille également sur un livre sur La Hague avec mon collègue photographe Antoine Soubigou.
L'aspect technique de la photographie reste simple et la seule règle est de connaître les outils. Ensuite, c'est à chacun de voir les formes, la lumière et les moments d'exception qui font de belles images. C'est un plaisir sans cesse renouvelé et le meilleur moyen de développer ses compétences et sa sensibilité.
Bruno Mercier